Nous assistons à la naissance d'une E-table Ronde à l’échelle d'un pays, cette
merveilleuse idée qu'est la démocratie pourrait renaître de ses
cendres grâce aux outils de communication du Web.
Le pays des fjords, durement touché
par la crise économique de 2008, a entrepris de réécrire sa Constitution,
en vigueur depuis 1944.
Cette réécriture fait suite au résultat du referendum de 2010 où le peuple
islandais s’est clairement exprimé en donnant une fin de non-recevoir à ceux
qui voulait leurs faire porter la faillite financière des banques comme IceSave.
Les autorités ont
choisi ainsi de faire participer la population à travers les réseaux sociaux le
principe de démocratie collaborative...
Des hommes et des
femmes venant de différents horizons et donc de la société civile tels des
avocats, des économistes, des journalistes, étudiants sont chargés de
superviser l'élaboration de la nouvelle Constitution.
On peut lire dans Télérama « La décision de s’en
remettre à la participation active des internautes (appelée aussi « crowdsourcing ») est complètement spontanée »,
explique Silja Bára Ómarsdóttir, membre de l’Assemblée
constituante et professeur de Sciences politiques, qui entretient le dialogue
quotidien avec les internautes. « Elle est liée au fait que nous
avons un temps imparti très court d’ici la présentation du texte au Parlement
fin juillet, et nous voulions être le plus interactif possible. »
Les médias sociaux sont considérés
comme un moyen de faire en sorte que cette ouverture révolutionnaire
se produisent avec la population de l'Islande qui se trouve être la plus
informatisé au monde et où les deux tiers de ses habitants est sur Facebook.
A travers des
espaces comme Facebook, Twitter
, Flickr, les membres de l'Assemblée constituante
interagissent avec les citoyens islandais, ses derniers soumettent leurs idées,
amendements tout en pouvant suivre sur youtube et
même en streaming les réunions du conseil dans une
totale transparence, ce qui est une innovation d’importance pour une bonne
marche de la démocratie.Quid de ses cercles décidant pour le peuple, que
l’on pense trop immature pour participer à la rédaction des lois et autres
règles, ce nouveau concept est certainement l’innovation démocratique du siècle
voir plus...
Dans le journal le Guardian on peut lire ce commentaire
du professeur d'économie à l'Université d'Islande Thorvaldur
Gylfason et membre du Conseil constitutionnel
islandais (Stjórnlagaráð). Ce dernier est
agréablement surpris de la qualité des intervenants sur les réseaux
" C'est la première fois qu'une Constitution est en cours de
rédaction essentiellement sur Internet" (…) « Le public voit la
Constitution prendre vie sous leurs yeux (…) C’est très différent de l'ancienne
époque où les constituants dans une tour d’ivoire, hors de portée de toute
remise en cause, pouvait rédiger sans être confronté aux remarques »
Par ailleurs il y aura ainsi dans le projet constitutionnel une
loi pour la séparation des pouvoirs visant à prévenir une répétition de la
crise financière.
Le produit
final devrait voir le jour au mois de juillet au plus tard, ensuite il sera
soumis à un référendum afin que les Islandais puissent approuver où rejeterla
nouvelle E-Constitution et si à l’issue du vote, ce dernier est favorable,
il sera adopté. Par ailleurs il y a été inclu que le Parlement (Althing)
ne pourra en aucun cas modifier l’E-constitution, ses derniers devront avant le
vote final donner leurs avis comme tous citoyens via les réseaux
sociaux !!
Le film 8th Wonderland avait suscité un vif intérêt non pas pour
son côté obscur qui est une peur d’internet et d’une démocratisation inédite,
mais en raison de son côté participatif justement car il préfigure de ce que
peut être une vraie démocratie quand les peuples collaborent à la rédaction des
textes, aux projets et futurs de leurs mondes.
Cet exemple de vrai démocratie devrait nous éveiller et faire comprendre
qu’il est possible de collaborer aux affaires du pays d’en être les acteurs et
non les spectateurs voir le plus souvent les victimes.
En attendant, les
Islandais peuvent accéder à une page
générale et visualiser la Constitution
actuelle ou consulter le dernier brouillon.
Source : l’article sur Télerama