En sanskrit "kapala" veut dire crâne et "bhathi" veut dire brille. Le terme désigne donc un exercice qui fait briller le crâne. Ici le crâne est le passage nasal à travers lequel l'air circule.
On ne doit commencer cet exercice qu'après avoir pratiqué la respiration alternée, un ou deux mois. Bien des gens ont besoin de beaucoup de temps avant de mouvoir le diaphragme de la bonne façon en respirant. Ils ont tendance à faire bouger le diaphragme du côté opposé à la direction naturelle pendant "kapalabhati". On peut le remarquer en observant le mouvement des mouvements des muscles abdominaux. Ceux qui ne respirent pas correctement contractent les muscles abdominaux et soulèvent les épaules en inspirant ce qui est le contraire de la bonne respiration. Donc, jusqu'à ce que le diaphragme suive son mouvement naturel, on ne doit pas pratiquer " Kâpalabhâti ".
Quelques séries vigoureuses de pratique de kapalabhati fera vibrer tous les tissus du corps. Parfois, il sera de plus en plus difficile de contrôler sa posture lorsque l'exercice sera exécuté avec de plus en plus de vigueur. On conseille donc de pratiquer si possible dans la posture du lotus, pendant laquelle verrouillage des pieds maintiendra la personne assise durant la pratique.
Pendant kapâlabhâti, l'expiration joue un rôle dominant. L'inspiration est douce, lente et plus longue que l'expiration.
Dans les autres exercices de respiration, à part [Bhâstrikâ] l'expiration est plus longue que l'inspiration. L'expiration doit être faite avec force et rapidité en contractant les muscles abdominaux avec une poussée vers l'arrière. Cette contraction subite des muscles abdominaux agit sur le diaphragme qui remonte dans la cavité thoracique, donnant aux poumons une poussée vigoureuse qui chasse l'air.
Suit immédiatement un relâchement des muscles abdominaux, permettant au diaphragme de descendre dans la cavité abdominale en entrainant les poumons. Ceci permet à l'air d'entrer. Dans kapalabhati, l'inspiration et l'expiration sont faites par l'action des muscles abdominaux et du diaphragme. L'inspiration et l'expiration sont réalisées en une rapide succession par la contraction subite et énergique des muscles abdominaux suivie de leur relâchement. L'expiration est rapide, forte et courte tandis que l'inspiration est passive, lente et de longue durée. L'inspiration passive et l'expulsion subite du souffle se suivent avec continuité, l'une après l'autre, jusqu'à ce qu'une série soit exécutée. Au début, une série devrait comprendre de quinze à vingt expulsions. On conseille aux débutants de pratiquer trois séries de quinze expulsions chaque fois avant la pratique du [Pranayama] qui se fait deux fois par jour, le matin et le soir.
Vous pouvez ajouter dix expulsions d'air par série chaque semaine, jusqu'à atteindre cent vingt expulsions. Entre les séries, faites quelques respirations normales en vous reposant. Suivant votre condition physique vous pouvez augmenter le nombre des séries. Mais on ne doit, à aucun prix, aller au-delà des possibilités.
En pratiquant Kâpalabhâthi, votre attention doit être concentrée sur les muscles abdominaux, dans le plexus solaire, dans le nombril, où est emmagasinée l'énergie vitale. La pratique de cette concentration doit être poursuivie afin que l'energie pranique devienne active dans le Sushumna nadi, ce qui est ressenti comme une vibration de la colonne vertébrale, en particulier dans les centres nerveux.
Cet exercice nettoie le système respiratoire et passages du nez, et fait disparaître les spasmes des bronches. L'ashme est soulagé, et à la longue, guéri. Les sommets des poumons sont correctement oxygénés, le bioxyde de carbone est éliminé et l'oxygène absorbé par l'organisme. C'est le meilleur exercice pour accroitre l'oxygénation de l'organisme et recharger vos centres d'énergie...
Extrait du grand livre du yoga de swami Vishnu Devananda